Autant le dire tout de suite, nous sommes des inconditionnels de la Closerie des Lilas. Histoires personnelles, sans doute, heureux souvenirs, nous voilà donc guidés par une évidente subjectivité. Mais l’objectivité, un devoir chez nous, doit prendre le pas sur le reste. Et, objectivement, cet endroit est bien agréable. Mieux même, il respire le bien-être parisien, ce mélange de confort, de savoir-vivre et d’animation qui était – et est encore par endroits- la marque de la capitale. D’ailleurs, la Closerie est une partie de l’histoire de Paris, en tout cas depuis qu’elle a vu le jour, à la fin du XIXème siècle, en face du célèbre bal Bullier. Zola y emmènera son ami Cézanne. L’endroit devient vite à la mode, et cette mode ne faiblira jamais. Verlaine s’y est rendu, Paul Fort y a joué aux échecs avec Lénine, puis Apollinaire, puis André Breton, puis Hemingway, Fitzgerald, Henry Miller, Picasso, Sartre, Ezra Pound… jusqu’à Philippe Sollers, ont franchi la porte de ce noble établissement.

Ci-dessus : à gauche, la terrasse de La Closerie des Lilas défendue avec bravoure par le Maréchal Ney, dont la statue, sabre au clair, trône à l'angle du boulevard du Montparnasse et de l'avenue de l'Observatoire. A droite, le restaurant de La Closerie ; tables plus espacées, joli cuir rouge pour les sièges, nappes blanches, mets raffinés et sommelier… Ci-dessous : à gauche, la brasserie. En prise directe avec le bar, on y profite de l'ambiance si particulière de La Closerie. A droite, le bar, lieu mythique de la Rive Gauche parisienne.

Nous diviserons la Closerie en quatre éléments : la terrasse, donnant sur le boulevard Montparnasse mais protégée des regards par une haie, si agréable l’été ou même à la mi-saison, puisqu’elle est chauffée. Le restaurant gastronomique, où nous nous sommes rendus plusieurs fois, bon sans toucher à la transcendance. Mais surtout, à gauche de l’entrée, la brasserie que vous atteindrez après avoir salué notre camarade le pianiste, et le bar qui vous tend les bras au cas où vous auriez soif, ou que vous soyez obligés d’attendre. Espérons pour vous que vous soyez dans l’un ou l’autre cas, ou les deux : le bar est joyeux, animé, doté de quelques tables sur lesquelles des plaques vous rappellent que des gens connus se sont assis là avant vous, poètes, philosophes, romanciers.
Yves, le barman, est à la fois d’un professionnalisme sans faille et d’une gentillesse absolue. C’est à chaque fois un plaisir de le voir, ainsi que les garçons, tous à son image. D’ailleurs l’accueil est toujours chaleureux et efficace, de même que le service : c’est ce qu’on appelle une équipe.

Passons à table : on en a entendu, sur la Closerie, du bon et du moins bon. Il est vrai qu’à une époque, ce qu’il y avait dans l’assiette laissait à désirer. Aujourd’hui, la barre est redressée. Vous pouvez choisir les « classiques », comme les terrines ou le céleri rémoulade, puis le tartare. Et, hormis ces classiques, la carte est devenue plus originale et légère. Exemple : les aiguillettes de canard à la Thaï, le lieu jaune à la coriandre tajine de légumes, ou un simple foie de veau épinards à la florentine. Bien sûr, la carte change selon les saisons, mais tout ce que nous avons goûté lors de nos différentes visites fut d’une qualité égale. Les prix de la brasserie sont raisonnables, et la carte des vins vous permet aussi de ne pas faire exploser l’addition. Néanmoins, attention (mais faut-il vraiment faire attention ?), car le bar, les excellents whiskies ou cocktails de ce cher Yves et consorts, vous font parfois oublier l’heure et le budget. Le plaisir n’a pas de prix, n’est-ce pas ?

Ouvert de 12 H à 1 H du matin
Pas de réservation en brasserie
Service voiturier

La Closerie des Lilas
Restaurant - Brasserie - Piano Bar
171, boulevard du Montparnasse - 75006 Paris

Tel : 01 40 51 34 50

Plan d'accès


Le site de La Closerie des Lilas